Veillée, veiller

Le mot veillée, au Québec, a le même sens que dans le dictionnaire Le Robert, soit une réunion familiale, entre voisins ou amis, après le repas du soir. Mais les Québécois vont aussi veiller en ville (sortir en ville) et veiller dans un bar (sortir dans un bar) : « […] qui peut emprunter l’auto de ses parents pour aller veiller en ville ? Parce qu’à Québec, on ne sort pas dans un bar, on va veiller dans un bar.* »

Passer ou faire un bout de veillée avec : expression vieillotte qui signifie passer une partie de la soirée avec quelqu’un. Souvenir agricole : « Temps de simplicité, de calme et de réflexion où, chaque soir de l’été, d’un bout à l’autre du village, on passait un bon bout de veillée sur la véranda à commenter les événements locaux et à préparer le travail du lendemain.** »

Casseux de veillée ou casseux de party : un individu qui gâche un rassemblement festif en quittant le premier, en incitant les autres invités à le faire, en se contentant de faire acte de présence ou en manifestant avec évidence son envie d’être ailleurs. Au sens figuré : individu à la mentalité rabat-joie.

Dans le forum d’un site web de rencontre, un internaute écrit, pour commenter une discussion portant sur les « hommes sérieux » : « Sérieux genre casseux de veillée ? Sans humour ?*** »

*Dumas, Hugo. « On s’en va veiller en ville », La Presse, 14 octobre 2004, p. LP25 — lien.
**Hardy, Maurice. « Le grand ménage du printemps », Le Bulletin des agriculteurs, mai 1990, p. 60 — lien.
***Forum rencontres sur Jasez.ca, 7 mai 2014 — lien.