Obtenir du succès sur le terrain de la séduction. « Personne ne sait pourquoi, mais il pogne avec les femmes.* »
Pogner le cul, les fesses, les seins, etc. : caresser, tâter, tripoter, mets ton doigt où j’ai mon doigt. Cas vécu : « je vois mon chum de dos. Je décide d’aller lui pogner les fesses, mais c’était son frère jumeau !** » (Voir la définition de chum.)
Un universitaire condamne ses confrères « qui sont plus occupés à pogner les boules de leurs étudiantes qu’à réfléchir à l’acculturation québécoise.*** » Pogner les boules signifie tripoter les seins — voir la définition de boules.
Se pogner le bat, la graine, la bizoune, etc., ou la simple expression se pogner, sans complément d’objet : se masturber.
Ø Le verbe pogner possède de nombreux usages qui n’ont rien en commun avec l’univers de la séduction, de l’amour et de la sexualité. Par exemple :
- pogner les nerfs — s’emporter ;
- se faire pogner à voler — se faire prendre la main dans le sac ;
- pogner l’autobus — réussir à monter à bord de l’autobus ;
- pogner le contrôle — s’approprier le contrôle ;
- la chicane pogne — la dispute éclate ;
- pogner une maladie — attraper une maladie ;
- pogner une job — trouver un emploi ;
- pogner une allusion — comprendre une allusion ;
- pogner la radio — capter la radio ;
- pogner le ballon — attraper le ballon ;
- se pogner le bacon, le beigne, le cul, le moine ou la poche signifier gaspiller son temps ou paresser.
« Le verbe pogner est un québécisme, c’est-à-dire qu’il ne fait pas partie du vocabulaire des Français ; on ne le retrouve ni dans le Petit Robert, ni dans le Petit Larousse, ni dans les autres dictionnaires faits en France**** », souligne une universitaire.
*Roy, Virginie. « Quatre personnages toujours aussi pathétiques », Le Journal de Montréal, 18 août 2007.
**Les beaux malaises, Groupe TVA, 20 janvier 2015.
***Blanchard, Maxime. Le Québec n’existe pas, Montréal, Varia, coll. « Proses de combat », 2017, p. 7.
****Bacon, Nathalie. « Pogner I : Que celui qui n’a jamais dit le mot pogner… jette la première pierre ! » Trésor de la langue française au Québec, Université Laval, mai 1997 — lien.