Mot vulgaire pour désigner une femme, avec de lourds sous-entendus sexuels. Aussi écrit plote.
« Hey, salut belle plotte, t’as-tu de l’argent* » : c’est de cette manière grossière qu’une femme s’est fait aborder dans une rue de la ville de Québec en 2024.
« Tout le monde disait qu’elle était une putain, puis une plotte, à cause qu’elle allait coucher avec… avec… un peu tout le monde.** »
Le mot plotte peut être suivi de compléments. En voici quelques-uns (cette liste n’est pas exhaustive) :
- Plotte à cash, beauté superficielle au bras d’un homme riche. Communiqué de presse : « La Coalition nationale contre les publicités sexistes (CNCPS) dénonce un concours, le Party “Plotte à cash”, qui aura lieu en fin de semaine au Chalet Nightclub à Brossard et auquel les organisateurs invitent les jeunes filles à participer […].*** »
- Une plotte à puck, associée aux joueurs de hockey — le mot anglais puck désigne la rondelle de caoutchouc que les joueurs se disputent sur la patinoire.
- Une plotte à char ou à tires, compagne d’un homme qui possède un gros véhicule motorisé. (Au Québec, un char est une voiture ; tire, en anglais, signifie pneu.)
- Grosse plotte sale : insulte pour traiter une femme de prostituée.
Le mot plotte est aussi utilisé, tout aussi vulgairement, pour désigner l’organe génital de la femme.
Contrepèterie très connue au Québec : « La flotte de la reine est prête », donc « la plotte de la reine est frette » — le mot frette signifie froide.
Ø Avoir la plotte à terre : être très fatigué ou démoralisé, sur un ton grossier. En 2009, l’attachée parlementaire d’un député français, Pierre Lasbordes, a suggéré à ce dernier d’accueillir à Paris le premier ministre du Québec Jean Charest avec un petit mot de bienvenue humoristique en français québécois. Pierre Lasbordes a donc déclaré à son invité, pour lui demander si son voyage n’avait pas été difficile : « J’espère que vous n’avez pas trop la plotte à terre, comme on le dit au Québec. » L’attachée parlementaire avait déniché sur internet une version salace de « Avoir la langue à terre », qui signifie (poliment) le fait d’être exténué… Embarras diplomatique.****
*Martin, Léa. « “Hey, salut belle plotte” » : des femmes contre le harcèlement de rue à Québec », 24 heures, 26 juin 2024 — lien.
**Dufour, Rose. Je vous salue… Marion, Carmen, Clémentine, Eddy, Jo-Annie, Nancy, Jade, Lili, Virginie, Marie-Pierre : le point zéro de la prostitution, Sainte-Foy, MultiMondes, 2005, p. 348.
***Coalition nationale contre les publicités sexistes, « Concours “Plotte à cash” — Un mépris dégradant pour la femme et qui dépasse les bornes », Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine, 4 février 2011 — lien.
****Lemieux, Julie. « “Plotte à terre” : les dessous d’une gaffe », Le Soleil, 10 février 2009 — lien.