Pitoune est, pour certains, un mot affectueux pour désigner une femme. « Nicole, pardon ma pitoune, pardon* », supplie un personnage du film Une histoire inventée (d’André Forcier, 1990).
Pitoune peut également désigner une femme de forte taille, massive. (Une pitoune, dans le vocabulaire traditionnel des bûcherons, est une bille de bois ronde et allongée pour la fabrication du papier.) « La Pitoune ça c’était une belle fille / Pas trop grande ni trop p’tite** », chantait La Bolduc dans les années 1930.
Mais pitoune, de nos jours, désigne généralement une femme-objet, jeune et sexy.
« Le mot pitoune viendrait des aventures de bûcherons anglophones qui retrouvaient, après des mois de labeur, des dames au mœurs légères à un endroit particulier que l’on appelait l’Happy Town qui était l’équivalent du “red light” de la rue Sanguinet de Montréal dans les années 1930-1950 », explique Jean Séguin dans son Recueil d’expressions et de mots québécois. « Nos ancêtres convertirent encore une fois ces mots anglais et y associèrent l’idée d’une belle femme. L’histoire ne dit pas comment s’est fait le transfert de la bille de bois à la belle femme.*** »
Pitoune de char : jeune et jolie femme, légèrement vêtue ou en bikini, utilisée pour la promotion d’une voiture dans une foire commerciale ou lors d’une course automobile. (Un char est une automobile, une voiture privée.)
*Forcier, André, et Marcotte, Jacques. Une histoire inventée, Montréal, Roseau, 1990, p. 96.
**La Pitoune, chanson de Mary Travers dite La Bolduc, 1930.
***Séguin, Jean. Recueil d’expressions et de mots québécois vol. I, Saint-Constant, Broquet, 2008, p. 250.