Maman, mère de famille québécoise. Aussi écrit moman et mouman.
« 25 ans dans ’cuisine / Les couches et les commissions / Le ménage, le lavage / L’r’passage pis les r’pas / Les enfants mettent même pas / Leur linge sale dans l’panier / Ben sûr moman est là* », chante Sylvain Lelièvre.
Cette figure maternelle a été portée à son paroxysme dans la série télévisée La Petite Vie, créée en 1993 par Claude Meunier pour Radio-Canada. Cette satire surréaliste d’une famille de la classe moyenne, et méta-parodie des téléromans québécois, met en scène la famille Paré : les personnages de pôpa et de môman, couple dans la cinquantaine dont le train-train quotidien est constamment perturbé par leurs quatre enfants et d’autres visiteurs. Môman ne s’intéresse qu’à sa cuisine, son mari à ses vidanges. Leur vie sentimentale ne tient qu’à un fil, leur vie sexuelle est inexistante, et ils n’ont aucune prise sur la réalité.
Dans une famille québécoise, l’homme peut surnommer sa partenaire môman au lieu de « ma chérie », « mon amour » ou autre terme affectueux. Habitude troublante, mélange de régression (l’homme utilise le même mot que ses enfants pour s’adresser à sa femme…) et d’inceste — faire l’amour avec quelqu’un que l’on appelle maman…
*Moman est là, 1979.