Le mot fif dénigre un homosexuel ou un hétérosexuel efféminé. Parfois écrit fife ou fiffe.
« Encore aujourd’hui, pour des ados, dans une polyvalente, l’insulte suprême, c’est de se faire traiter de fif ou de tapette* », indique un ouvrage sur l’homophobie. (Une polyvalente, au Québec, est un établissement d’enseignement secondaire qui offre de la formation générale et professionnelle.)
Le mot fifi proviendrait de « fi », ancienne prononciation du mot fils. C’est aussi un terme d’affection donné aux enfants et aux petits animaux domestiques. « Si nous saisissons bien le sens du mot fifi, il s’agit d’un terme affectueux qui, dans notre langage courant au Québec, a été utilisé à des fins de dénigrement. Comme si l’expression de tendresse d’un parent avait quelque chose de suspect** », remarque l’auteur Jean Séguin dans son Recueil d’expressions et de mots québécois.
Dans le même registre péjoratif, fifure est synonyme d’homosexualité. Le terme, on s’en doute, ne plaît pas aux individus concernés. « La fierté gaie n’a pas été instaurée pour célébrer la fifure ! mais bien pour célébrer notre droit à l’existence tout comme les autres citoyens sans se faire persécuter !*** », peut-on lire dans le blogue Gays du Québec à propos du défilé de la fierté gaie, événement annuel à Montréal qui célèbre l’homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, etc.
*Bertrand, Mireille. L’obstacle d’une différence : paroles de gais, réflexions et confidences, Montréal, Québec Amérique, 2006, p. 37.
**Séguin, Jean. Recueil d’expressions et de mots québécois vol. II, Saint-Constant, Broquet, 2009, p. 324.
***« Pensée du jour », Gays du Québec le blog, 19 mars 2014 — lien.