En joual (argot québécois), un char est une automobile, une voiture privée. Prononcer « châââr ».
Selon le Dictionnaire historique du français québécois, le mot serait dérivé de l’anglais car* — on ignore quand, comment et pourquoi les Québécois ont pris l’habitude d’y ajouter la lettre h.
Le mot char n’est jamais utilisé pour dénommer les gros camions, seulement pour les berlines ainsi que les « camions légers », c’est-à-dire les VUS (véhicules utilitaires sport), les 4 X 4 et les fourgonnettes.
Le char, au Québec, est un puissant symbole de réussite sociale. Pour les hommes, il s’agit aussi d’un exutoire à testostérone et — croient-ils — d’un appât à femmes. « Chérie, ôte tes raquettes et embarque dans mon char** » lance le séducteur du film d’animation Chérie, ôte tes raquettes, un genou au sol et les bras ouverts.
« Si j’avais un char / J’en ferais ma maison / Toi tu serais mon trésor / Et ça serait ma raison*** », chante Stephen Faulkner.
Ø Un bazou, un cancer, un citron ou une minoune est une voiture usagée qui tombe en ruine, non recommandable pour un plan drague.
⇒Camaro ⇒Grosse Corvette petite quéquette
*Vézina, Robert, et Poirier, Claude (dir.). Dictionnaire historique du français québécois, 2e édition revue et augmentée, Université Laval — lien.
**Réalisé par André Leduc pour l’Office national du film du Canada en 1975 — lien.
*Si j’avais un char, écrite et composée par Stephen Faulkner et Sylvie Choquette, 1978.